Bonjour à tous,
Loin de la fête commerciale qu’elle est devenue, et bien avant sa reprise par la religion chrétienne, Noël était avant tout une manière de célébrer le retour de la lumière, en mettant en avant les symboles de la Nature que sont la bûche, le houx, le gui ou encore le sapin.
Ce fût le thème de la dernière soirée de l’année avec l’association VSV.
Hier soir nous étions réunis à l’hôtel Globe & Cecil pour le “quizz de Noël” suivi d’un moment plus intime : chacun a partagé au groupe une citation ou un texte qui lui parlait en vue de la nouvelle année. Nous nous sommes embrassés sous le gui 😉 (voir plus loin pour comprendre la signification !). Les prochaines dates des “Apéro-Intello-Festif” ont été fixées :
- le 21 janvier : La Spiritualité amérindienne et Maori avec Christophe KEIL – animé par Julie-Céline
- le 18 février : Echange en cercle autour du livre “Cesser de souffrir à cause de quelque chose qui n’existe pas!”
- le 24 mars : le bonheur animé par Raphaële et Frédéric
- le 27 avril : L’éducation animé par Emmanuelle et Arthur
- le 25 mai : l’alimentation sans gluten et sans laitages par Jean-Marie MAGNIEN
- le 16 juin : l’économie animé par Cyril et Olivier (date à revoir)
- le 7 juillet
Dans ce dossier issu du forum de VSV, des écrits d’Alain et de mes recherches, vous trouverez :
- De l’origine de la nativité et de la fête de Noël
- Les plantes associées à la fête
- Le Père Noël est plus ancien que Coca-Cola !
- Noël un beau paradoxe
1. De l’origine de la nativité et de la fête de Noël
Auteur inconnu
Comme chacun sait, le 25 décembre est la fête solennelle de la naissance de Jésus-Christ, la Noël, qui est célébré dans toutes les Églises chrétiennes depuis le IVe siècle. Cette date était auparavant celle de la fête païenne du solstice d’hiver appelée “Naissance (en latin, Natale) du soleil”.
À Rome, l’Église a adopté cette coutume fort populaire en lui donnant un sens nouveau : celui du Natale (origine du mot français Noël) du Sauveur, que la Bible désigne comme le “Soleil de justice” et la “Lumière du monde”. La fête de Noël n’est donc pas, à proprement parler, l’anniversaire de la naissance de Jésus, dont on ignore la date, mais la célébration du Seigneur venant dans le monde. Avec les siècles, Noël est devenu le jour de la naissance de Jésus et la fête chrétienne la plus populaire.
Le 25 décembre marquait depuis Aurélien l’anniversaire de la renaissance annuelle de Mithra,”Sol Invinctus” (Dieu Invaincu), dieu perse de la lumière dans l’ancienne religion iranienne.
Pour des raisons symboliques, et dans un souci de christianiser les anciennes fêtes païennes, en l’an 354 le Pape Libère (Libérius) a instauré la date de la naissance du Christ au 25 décembre et ainsi effaçé le culte de Mithra. Cette date fut progressivement étendue à tout l’Occident latin.
Par ailleurs dès le IIIe siècle, les chrétiens vénèrent une grotte de Bethléem, supposée être le véritable lieu témoin de la Nativité. La coutume s’est répandue de représenter le nouveau-né dans une grotte à Bethléem, entouré de Marie sa mère, de Joseph, des bergers, du bœuf, de l’âne et des Rois mages. Une messe est célébrée à minuit pour rassembler les croyants, suivie de deux autres dans la journée. C’est à partir de là que s’est instaurée la charmante coutume de la crèche de Noël, et plus particulièrement des santons en Provence, que presque chaque famille provençale respecte.
Au XXIe siècle, Noël a toutefois retrouvé un large rôle païen. Elle est devenue une fête commerciale et un moment de l’année célébré, y compris par les non-croyants.
Cette fête est associée aux cadeaux et, pour les enfants, au Père Noël, un personnage d’invention anglo-saxonne au XIXe siècle, mais dont les origines remontent à bien plus loin !, et plus particulièrement américain, qui s’est propagée au monde entier. On trouve la première mention du « père Noël » en français en 1855. Une de ses premières représentations date de 1868, dessinée par Thomas Nast pour Harper’s Weekly. À l’origine le personnage est habillé soit en vert soit en rouge au gré de la fantaisie des illustrateurs.
2. Les plantes associées à la fête
Ici le gui – Carte de voeux
Le houx ainsi que le gui sont les deux plantes traditionnelles de la nouvelle année. Il était très courant de suspendre une branche de gui au plafond et de s’embrasser dessous à minuit. Une pratique qui a presque disparu. D’où l’expression « au gui l’an neuf ». Il est clair que cet usage du gui, plante sacrée des Druides, provient des Celtes.
Une branche de houx dans la main, cette jeune femme souhaite une bonne année.
Le houx, bien qu’étant aussi une plante sacrée des celtes, est plus associé à la fête de Noël et est particulièrement apprécié des chrétiens. D’une part parce-qu’avec ses feuilles qui restent vertes c’est un symbôle d’immortalité. D’autre part car c’est une représentation indirecte du Christ : les épines rappelent sa couronne et les baies rouges son sang.
Ces mêmes Celtes considéraient eux aussi le 24 décembre, comme le jour de la renaissance du Soleil (*). Comme ils avaient coutume d’associer un arbre à chaque mois lunaire, ils avaient dédié l’épicéa – autrement dit le sapin -, qui était l’arbre de l’enfantement, à ce jour-là. On décorait cet arbre, symbole de vie, avec des fruits, des fleurs, du blé: ancêtres des boules actuelles. Autrefois l’église considérait l’arbre de Noël comme une pratique païenne qu’elle réprouvait. Et ce fût le cas jusqu’au milieu du XXe siècle. En 1546, on parle sérieusement d’arbres de Noël quand la ville de Sélestat en Alsace autorise à couper des arbres verts pour Noël, au cours de la nuit de la Saint Thomas, le 21 décembre. Plus tard, on accrocha une étoile au sommet de l’arbre, symbole de l’étoile de Bethléem qui guida les Rois Mages.
Ah l’admirable récupération !
Quand à la bûche elle ne devint un gâteau qu’assez tardivement. La bûche de Noël réunissait autrefois tous les habitants de la maison, tous les hôtes du logis, parents et domestiques, autour du foyer familial. Je l’ai connu.
On attendait ainsi la Messe de minuit. La bénédiction de la bûche avec les cérémonies traditionnelles dont elle se parait n’était que la bénédiction du feu, au moment où les rigueurs de la saison le rendent plus utile que jamais. La bûche de Noël était un usage très répandu dans presque toutes les provinces de notre vieille France. C’était la fête du feu, le Licht des anciens Germains, le Yule Log, le feu d’Yule des forêts druidiques, auquel les premiers chrétiens ont substitué la fête de sainte Luce (Evidemment, Lucie vient du latin lux, lucis, lumière) dont le nom, rappelle encore la lumière.
La grosse bûche devait, suivant la tradition : durer pendant les trois jours de fêtes. De là, du reste, son nom : tréfeu, en latin très foci : trois feux. Enfin pour le diner un couvert était mis pour qui voulait franchir la porte restée ouverte et partager le repas familial. On l’appelait la “place du pauvre”. Cette scène si touchante de la bûche de Noël occupe toute une salle du musée d’Arles.
Lire La bûche de Noel en Provence
ainsi que les origines de la bûche de noël
(*) La durée des jours augmente en effet, à partir de Noël. Elle ne recommencera à décroître qu’après le solstice d’été (la Saint Jean).
Source de ces deux articles écrits par Alain sur le forum “De l’origine de la nativité et de la fête de Noël” : http://sens-de-la-vie.com/forums/viewtopic.php?topic=8821&forum=18&a_p=1
et complétés par Julie-Céline sur le houx.
3. Le Père Noël est plus ancien que Coca-Cola !
Comme vu plus haut, à l’origine cette fête païenne marquait le solstice d’hiver sous des formes différentes. Le sapin et la buche sont des traditions celtes et, selon certains, scandinaves aussi (1). Par la suite elle devint surtout une fête chrétienne (appelée Nativité) marquée par la messe de minuit célébrant chaque année l’anniversaire (supposé) de la naissance de Jésus de Nazareth. Cette messe de minuit étant suivie par un souper sobre.
Elle était associé à la saint Nicolas (une personne ayant réellement vécu : Nicolas de Myre) venant quelques jours plus tôt, le 5 et/ou le 6 décembre pour être précis. Selon la légende, saint Nicolas aurait ressuscité trois enfants tués par un boucher. Les miracles attribués à saint Nicolas sont si nombreux qu’il est aujourd’hui le saint patron de nombreuses corporations ou groupes tels que les enfants, les navigateurs, les prisonniers, les avocats ou les célibataires.
Saint Nicolas
Saint Nicolas et zwarte Piet aux Pays-Bas
On pense à tort que Coca-Cola a inventé le Père Noël. Pourtant il a sans doute été inspiré par ce Saint et par d’autres divinités européennes. Extrait (2) :
En fait, les spécialistes des mythes font remonter celui-ci aux lointaines périodes de l’Antiquité occidentale. En particulier, on y trouve des dieux proches de l’archétype qu’est devenu le Père Noël :
- Le dieu celte Gargan, géant bienfaisant chaussé de lourdes bottes et équipé d’une hotte dont il offrait généreusement le contenu ;
- Le dieu nordique Odin, qui descendait sur Terre pour offrir des cadeaux aux enfants ;
- Et le fils de celui-ci, le dieu Thor, vêtu de rouge et doté d’un char tiré par deux boucs qui lui permet de traverser les mondes.
Il est aussi issu de la légende scandinave du Julenisse. Il s’agit d’un lutin barbu et âgé, un Nisse, qui s’occupe de protéger les enfants dans les fermes puis qui leur apportera des cadeaux pour Noël à partir du XIXe siècle.
Mais le Père Noël tel que l’on le connaît aujourd’hui est une invention spécifiquement américaine ou en tout cas anglo-saxonne qui s’est popularisé aux États-Unis au XIXe siècle et de là a gagné le monde entier. Ce terme « Père Noël » apparaît plus tardivement en France, au début du XXe siècle. Qu’il soit appelé Father Christmas ou Santa Claus en anglais, Weihnachtsmann en allemand, ou Père Noël, sa fonction principale est de distribuer des cadeaux aux enfants dans les maisons pendant la nuit de Noël.
(1) Entre 2000 et 1200 avant JC, on parlait déjà d’un arbre (L’épicéa, arbre de l’enfantement), le jour du 24 décembre, puisqu’on considérait ce jour comme la renaissance du soleil. Les celtes avaient adopté un calendrier basé sur les cycles lunaires. A chaque mois lunaire était associé un arbre, l’épicéa fut celui du 24 décembre. Pour le rite païen du solstice d’hiver, cet arbre symbole de vie était décoré avec des fruits, des fleurs et du blé.
Quant à la bûche depuis plusieurs siècles on avait pour habitude, lors de la veillée de Noël, de faire brûler dans l’âtre une très grosse bûche qui doit se consumer très lentement ; l’idéal étant qu’elle puisse durer pendant les douze jours du cycle. La disparition des grands âtres et même des cheminées à amené la création du gâteau.
4.Noël : un beau paradoxe
De là l’orgie de cadeaux qui dans la seconde moitié du XXème siècle s’est étendue aux adultes, ce que personnellement je déplore, tout comme les excès en tout genre qui se commettent dans cette période.
En synthèse une fête païenne intelligente témoignant d’un parfait esprit de communion avec la nature, s’est transformée en anniversaire fictif d’un homme qui n’a jamais fondé la religion qui porte son nom (1), et pour finir, en caricature de BD ayant perdu tout sens, hormis pour les marchands. Autrement dit nous observons la disparition de la dimension spirituelle de cette fête au profit d’une attitude consommatrice et de satisfaction des sens.
(1) Le christianisme a été fondé par Saül alias saint Paul sur la base d’une doctrine qu’il a d’abord inventée lui-même et qui n’a cessé ensuite de se consolider par les décisions de cette église.
Source de l’article écrit par Alain sur le forum : http://sens-de-la-vie.com/forums/viewtopic.php?topic=8985&forum=18&a_p=1
Pour compléter ce sujet lire :
- “Non, Jésus n’est pas né le 25 décembre”: http://www.lexpress.fr/actualite/societe/non-jesus-n-est-pas-ne-le-25-decembre_1634385.html
Si l’existence de Jésus, juif galiléen, est une vérité historique pour une majorité d’historiens, on ne sait que peu de chose sur les débuts de sa vie. Et encore moins précisément ses dates et lieux de naissance… C’est le pape Libère qui, autour de l’an 354, aurait très judicieusement décidé de fixer la date de naissance du Christ le jour d’une fête païenne déjà bien installée dans les pratiques populaires de l’époque. Le choix s’est porté sur le 25 décembre, qui correspondait à la fête romaine du “soleil invaincu” (Sol invictus en latin). Un culte païen destiné à célébrer le solstice d’hiver, c’est à dire ce moment de l’année où les journées commencent à rallonger.
Dit autrement, tout comme certains menhirs bretons ont été transformés en symboles chrétiens en y gravant une croix, la fête romaine du soleil a été christianisée en décrétant que c’était le jour de la naissance de Jésus.
- Noël, le 25 décembre : le passage d’un culte païen à la célébration chrétienne : http://www.liturgiecatholique.fr/Le-25-decembre-le-passage-d-un.html
- Les cultes pré-chrétiens dans le monde antique : http://www.culture.gouv.fr/culture/noel/franc/cultes.htm
- La Turquie demande le retour du Père Noël et des «cadeaux» de naguère! : http://ovipot.hypotheses.org/8160
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