Précision avant lecture suite à la remarque d’un lecteur : l’article ne porte pas sur ce que l’on doit dire ou pas à des enfants ni même aux adultes ! Il ne remet pas en question les vertus de la psychologie positive. L’article porte sur l’importance que l’on accorde aux adjectifs que les autres nous donnent. Lesquels adjectifs peuvent nous enfermer si l’on y prête trop d’importance. Je pense que l’on peut en avoir conscience seulement en étant adulte ou adolescent.

L’article ci-dessous est extrait du chapitre 4 d’un futur livre à paraître “Cesser de croire en quelque chose qui n’existe pas”.

 

Ne vous rendez pas prisonniers d’une opinion quelconque sur vous-mêmes.

Auteur inconnu

Auteur inconnu

Une amie qui vit en Europe et me connaissait depuis quatre ans, m’a dit un jour au téléphone : “Je commence à croire que tu es ce que tu dis être”. J’en suis tombé à la renverse, mais ne lui ai pas rétorqué car la déclaration, bien que très maladroite (en manifestant de la défiance à mon égard), se voulait sans doute aimable.

Ma surprise provient de ce que je n’ai jamais dit qui je suis à quiconque! Et ce pour la bonne et simple raison que je n’ai jamais éprouvé le besoin de définir “ce que je suis”. QUI JE SUIS NE ME CONCERNE PAS (1).

Je parle là évidemment de notre être qui à mes yeux ne doit pas être enfermé dans le cadre d’une définition, et non des activités (professionnelles, sportives, artistiques, ou ludiques), que nous pratiquons et qui, elles, sont bien sûr parfaitement définissables. Par exemple dire de moi que je suis un tireur à l’arc n’est pas une opinion relative, c’est un FAIT. Il en est de même de toutes nos compétences réelles.

Dès ma petite enfance je me souviens de mon refus énergique de recevoir des compliments car je les ressentais comme une tentative pour me capturer. Alors que j’avais 7 ans, une après-midi chez ma mère (au village de Thoury Ferrotes – Seine et Marne) un aréopage de ses amies, des dames distinguées, s’exclamèrent à mon sujet “Mon Dieu qu’il est beau!” et ensuite “Qu’est-ce qu’il est intelligent pour son âge!”.

Cela m’irrita au plus haut point, et je leur rétorquais très impoliment: “Foutez-moi la paix ! Je ne suis ni beau ni intelligent, je suis ce que je veux !”

A l’époque je ne savais pas exactement la raison de ma réaction, mais aujourd’hui je la connais et me félicite du bon sens dont j’ai alors fais preuve. Accepter d’adhérer à une épithète qualificative de ce que nous sommes aux yeux des tiers, c’est se limiter. Et cette limitation crée des contraintes inutiles ou dangereuses, car :

– si l’adjectif est flatteur (ex: tu es intelligent) le sujet va se croire obligé d’être à la hauteur de cette réputation,

– et si l’adjectif est dévalorisant (ex: tu es idiot) le sujet va se sentir complexé, et estimera devoir combattre cette opinion désagréable.

Cela induit un blocage (2) en lui qui empêche toute évolution rapide, et un gaspillage d’énergie tout à fait inutile. Le pire étant que, dans les deux cas, cela va durer sa vie entière. Grâce cette amie je viens de prendre conscience que, chez beaucoup d’entre vous (pardonnez-moi il m’est imposible de dire nous), l’opinion que vous avez de vous-mêmes doit vraisemblablement vous importer au plus haut point, avec toutes les conséquences négatives, évoquées ci-dessus, que cela implique.

Si tel est votre cas, c’est une GRAVE ERREUR car cette attitude mentale est la Porte par laquelle la Vipère (3) entre et prend possession des êtres humains.

Amitiés à tous.

Article écrit par AlainGROBON / Ampewi NUNPA (double soleils en Lakota)

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(1) Ce constat peut s’appliquer également à vous-mêmes.

(2) C’est un blocage car définir une chose constamment changeante, revient à la figer, à la cristalliser.

(3) Je nomme ainsi l’énergie qui est à l’origine de l’ego, car – à bien des titres – les comportements humains qui en résultent s’apparentent à un phénomène de possession par une entité de nature inconnue.