Qu’est-ce que la réelle gentillesse, aussi nommée Mettâ ou bienveillance ?
A propos de la journée de la gentillesse du 13 novembre, qui est essentiellement basée sur un appel à plus de bienveillance au travail, je crois utile de rappeler que cette “gentillesse” doit être le fondement même de tous les rapports humains ainsi que de nos rapports avec les autres formes de vie, et ce constamment (j’entends par là: en des circonstances où l’emploi de la force n’est pas indispensable). Là où je vis comprendre le bouddhisme passe d’abord par la compréhension de ce qu’est Mettâ en pâli, ou amour bienveillant envers tous les êtres.
Je rappelle en préliminaire que dans l’enseignement du Bouddha les moines n’enseignent que lorsque les circonstances s’y prêtent ; non pour faire étalage de leur connaissance, briller en public, susciter des émotions ou jongler avec des théories ou des opinions.
Dans la tradition des moines de la forêt c’est la vie quotidienne qui fournit la base de leur enseignement ; c’est à partir d’elle qu’ils présentent les principes fondamentaux de la discipline dans le Dhamma.
Il est donc particulièrement délicat et ambigu de transcrire par écrit des textes destinés avant tout à être écoutés et non lus. Les transcriptions d’enseignements oraux ne sont pas des ouvrages littéraires dont la forme pourrait occulter le fond. En ce sens, étant destinés à des «auditeurs», leur transcription peut parfois paraître redondante ou lourde.
Il est donc demandé au lecteur d’en effectuer une approche particulière, une lecture patiente, lente, permettant aux mots de faire leur chemin dans l’esprit et en laissant un espace suffisant pour que ces mots soient source de réflexion et de contemplation.
Ces textes nous invitent à réfléchir constamment à ce qui est dit et non pas simplement à les recevoir plus ou moins passivement, comme une simple conférence.
Au sens large, tout ouvrage consignant des enseignements est destiné à des pratiquants (ou à des pratiquants en devenir) et est par conséquent complémentaire de ce qui est enseigné par le Sangha (dans le cadre d’une retraite, par exemple), ils ne peuvent ni ne doivent se suffire à eux-mêmes.
Voici donc ce qu’est….
METTÂ SUTTA (ou Sutra en sanscrit)
Sutta de la bonté bienveillante
Voici ce qui doit être accompli par celui qui est sage,
Qui recherche le bien et a obtenu la paix.
Qu’il soit appliqué, droit, parfaitement droit,
Sincère, humble, doux, sans orgueil,
content de toutes choses et joyeux.
Qu’il ne se laisse pas submerger par les soins du monde,
qu’il ne se charge pas du fardeau des richesses.
Que ses sens soient maîtrisés,
qu’il soit sage sans être hautain,
et ne convoite pas des biens de famille.
Qu’il ne fasse rien qui soit mesquin
et que les sages puissent réprouver.
Que tous les êtres soient heureux.
Qu’ils soient en joie et en sûreté.
Toute chose qui est vivante, faible ou forte, élevée
Moyenne ou basse, petite ou grande, visible ou invisible,
Près ou loin, née ou à naître,
Que tous ces êtres soient heureux.
Que nul ne déçoive un autre ni ne méprise aucun être
Si peu que ce soit.
Que nul, par colère ou par haine, ne souhaite du mal à un autre .
Ainsi qu’une mère au péril de sa vie,
surveille et protège son unique enfant,
Ainsi, avec un esprit sans entrave
doit-on chérir toute chose vivante,
aimer le monde en son entier,
Au dessus, au dessous, et tout autour, sans limitation
Avec une bonté bienveillante et infinie.
Étant debout ou marchant, étant assis ou couché,
tant que l’on est éveillé, on doit cultiver la pensée
que cela est la manière de vivre la meilleure du monde.
Abandonnant les discussions oiseuses,
ayant la vision intérieure profonde,
débarrassé des appétits des sens,
Celui qui s’est perfectionné
ne connaîtra plus les renaissances.
LISEZ CE TEXTE LES JOURS OU VOUS SEREZ EN COLÈRE
Article écrit par Alain GROBON le 13 novembre 2011
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Certains termes contenus dans cet article sont tirés et explicités dans le livre Vers un Sens de la Vie.
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